EN DESSOUS DE VOS CORPS
JE TROUVERAI CE QUI EST IMMENSE ET QUI NE S’ARRÊTE PAS
Steve Gagnon
De la pièce de Racine, Britannicus, inspirée de l’histoire romaine, Steve Gagnon, voix singulière de la dramaturgie québécoise, n’a gardé que les noms des personnages et les ingrédients de base : la rivalité fraternelle, les luttes de pouvoir, le sexe, la jalousie et l’amour, bombes à retardement qui mèneront à la trahison, à la haine, aux désastres, à un drame domestique dévoilant des personnages pathétiques secoués par leur amour obsessif et les désirs vertigineux qu’il engendre.
Si les personnages sont empruntés à Racine, le royaume ici est un trois pièces de banlieue, à Montréal. Le jour où la trop sensuelle Junie emménage chez Britannicus, le foyer d’Agrippine est menacé. Néron n’a plus qu’une idée en tête, posséder Junie, quitte à rejeter son Octavie. L’ordre établi s’écroule, et Agrippine, dévorée par son amour pour ses deux fils, contribuera finalement à leur perte… trahisons, sacrifices, désirs, flammes et corps ensevelis sous la neige et les cendres ; une histoire d’amours dévorantes, en définitive.

Texte Steve Gagnon

Mise en scène Vincent Goethals

Chorégraphie Louise Hakim

Lumières Philippe Catalano

Guitare live et environnement sonore Bernard Vallery

Scénographie Benoît Dugardyn

Costumes Dominique Louis

avec :

Violette Chauveau, Lindsay GinepriMarion Lambert, Sébastien AmblardAurélien Labruyère

Production Théâtre en Scène

Durée – 1h40 sans entracte

Crédit photo : Jean-Jacques Utz

Octavie : Respire comme il faut mon chéri. Reste calme, surtout. Je suis tellement là, je te lâche pas. Laisse la cendre retomber sur nous, les feux s’éteignent, c’est bien, c’est bien. Nous venons des forêts boréales. Après les incendies, on sait comment se répandre partout, encore plus forts sur le territoire. Néron.
Reste debout. Après les feux, toi pis moi, on va s’étendre, on va pousser par milliers.
Comme les bleuets. Comme les épinettes.

Extrait de la pièce de Steve Gagnon / Editions de L’instant même
La scénographie

Au début de la pièce, un cube fermé sur la scène, dont les faces se déplient à partir du deuxième tableau pour représenter l’appartement d’Agrippine. D’un côté, la chambre de Néron. De l’autre, celle de Britannicus. Au fond, la chambre d’Agrippine voilée d’un panneau de tulle. Au milieu, la cuisine, le couloir. Quelques volumes simples qui serviront de lit, de banc, de méridienne, de trône, de table, de baignoire en fonction de leur positionnement.

Benoît Dugardyn, scénographe

L’auteur

Il y a une volonté de pouvoir et un désir destructeur chez Néron qui sont fascinants. Sa volonté aussi d’avoir accès à l’immense et au sublime, c’est la première fois que je retrouvais tout ça dans un personnage. Ça devient une course à qui va mettre le feu à cette maison-là. Au fond, la pièce traite de notre quête du dehors. De ce désir plus grand que nature d’avoir accès à quelque chose d’infini et d’immense.

Steve Gagnon

Après La montage rouge et Ventre, En dessous de nos corps je trouverai ce qui est immense et ne s’arrête pas est la troisième pièce de Steve Gagnon depuis sa sortie du Conservatoire de Québec en 2008.

Depuis qu’il avait incarné le personnage de Néron, Steve Gagnon rêvait de reprendre le rôle de ce jeune empereur romain assoiffé de pouvoir, cherchant à s’affranchir du joug de sa mère et s’éprenant de la fiancée de son demi-frère Britannicus, qu’il finit par empoisonner. 

La tragédie aux accents grandioses que vivent ces personnages, j’ai voulu qu’elle soit comme tempérée par un décor dépouillé, une boîte blanche sans âme. Steve Gagnon qui sait si bien jouer de la laideur et de la beauté, de la vilénie et de la poésie, du banal et du sublime, nous démontre en effet avec ferveur, que la violence des sentiments, la douleur, la folie de Néron sont tout aussi brûlantes dans une maison de banlieue située au-dessus d’un dépanneur, qu’elles pouvaient l’être dans un palais antique.

Ecrit dans une langue qui se joue du contraste entre des dialogues à l’écriture crue, drue, sans concession et des élans lyriques, fulgurants de poésie, Steve Gagnon offre un texte vibrant, percutant. Mais aussi troublant, puissant. Violent. Car les mots sont parfois triviaux et ça sacre à foison.

Obscènes et charnels, les gestes, à l’image des mots devront l’être aussi. Avec la chorégraphe Louise Hakim, nous pousserons les corps, jusqu’au bord de l’épuisement, tandis que les sons grinçants d’une guitare saturée laissera planer l’ombre d’un homme, d’un père manquant. Présence-absence engendrant la folie meurtrière de la fratrie. Une bien belle partition pour cinq acteurs !

Vincent Goethals

Crédit photos : Jean-Jacques Utz

INFORMATIONS

Disponible en tournée en 2020/2021

Diffusion spectacle

Vincent Goethals
06 08 80 73 58

vincentgoethals(at)theatre-en-scene.fr

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