Né à Roubaix en 1962, Vincent Goethals poursuit des études universitaires jusqu’à l’obtention en 1986 d’un DEUG de Sociologie et d’une Maîtrise de Sciences Economiques. Parallèlement, il suit les cours du Conservatoire d’art dramatique de Roubaix et de l’ENSAD de Lille.

Cette même année est créée à son initiative la compagnie Théâtre en Scène qui donne son premier spectacle : Les amours de Jacques le fataliste de Denis Diderot. De 1987 à 1989, il est assistant à la mise en scène de spectacles de Laurent Pelly et de Jean Louis Martin Barbaz, entre autres, tout en continuant à jouer, en particulier dans des productions du Théâtre des Pays du Nord (CDN). Par ailleurs, il met en scène lui-même et joue dans les spectacles produits par Théâtre en Scène :

Le baiser de la veuve d’Israël Horowitz, 1987.

Pirandello ! trois pièces en un acte de Pirandello, 1989.

Méphisto d’après Klauss Mann, 1990.

C’est avec cette création qu’il se voit confier avec David Conti la direction artistique du théâtre Pierre de Roubaix qui va permettre à la compagnie de s’implanter durablement dans la ville de Roubaix. Tout en instaurant une dynamique d’action culturelle et en poursuivant sa réflexion sur les outils nécessaires à une pratique efficace de sa démarche, il joue et/ou met en scène :

Un tramway nommé désir de Tenessee Williams, 1991.

Le tigre de Bertrand Munin, d’après Schissgall, 1991.

La musica de Marguerite Duras, 1992

Papiers d’Aspern d’après Henry James, coproduction Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, 1992.

La ronde d’Arthur Schnitzler, 1993.

L’échange de Paul Claudel, mise en scène de Gervais Robin, 1993.

Duo ou solo trois textes de Serge Valletti, coproduction L’Escapade, Hénin-Beaumont, 1994.

Le cercle de craie caucasien de Bertoltd Brecht, coproduction (La Métaphore), Théâtre national de Lille, 1994.

À l’issue de ces cinq années, les manques du théâtre Pierre de Roubaix, en particulier le partage des bâtiments avec des associations aux fonctions diverses, et l’absence d’autonomie qui en découle, l’entraînent à renégocier avec la ville les conditions de l’implantation de la compagnie. La mairie s’engage alors à fournir à Théâtre en scène une salle de sport désaffectée qui deviendra Le Gymnase. Vincent Goethals en assurera la direction artistique et David Conti la direction administrative pendant les quatre années qui suivront. Après un dernier spectacle mis en scène au théâtre Pierre de Roubaix (La foi, l’espérance et la charité d’Horvath en 1995), résultat de six mois de travail avec des chômeurs de longue durée en grande difficulté, il s’installe dans ce nouveau lieu.

Il entame par ailleurs des études à l’université de Rouen qui le conduiront à l’obtention d’un DESS Développement Culturel en 1996.

Il est par ailleurs depuis 1998, professeur d’art dramatique à la faculté de Lille III, en licence et maîtrise d’Etudes Théâtrales et responsable artistique des «options obligatoires théâtre» des lycées Corot et Châtelet de Douai.

En plus d’un lieu de programmation, Le Gymnase est devenu sous sa houlette un lieu de création privilégié de l’espace artistique régional. De nombreuses compagnies y ont créé leurs spectacles et Théâtre en Scène y a trouvé une infrastructure lui permettant de jouer du rapport du spectateur au comédien et d’engager la question de l’extrême proximité.

Vincent Goethals met en scène ou joue :

Carton plein de Serge Valletti, mise en scène de Denis Cacheux, 1995.

Tête de poulet de György Spiro, en coproduction avec La Rose des Vents, scène nationale de Villeneuve d’Ascq et la compagnie de L’Oiseau Mouche de Roubaix, 1996.

Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès, mise en scène de Frédéric Dussenne, 1997.

Le chemin des passes dangereuses de Michel Marc Bouchard, trilogie canadienne I, en coproduction avec L’Hippodrome, scène nationale de Douai, 1998.

Les chemins de l’imaginaire de K.Efoui, L.Tartar, V.Mabardi, pièces en appartement, 1998.

Le pont de pierres et la peau d’images de Daniel Danis, trilogie canadienne II, production Le Grand Bleu, CNJP de Lille, 1999.

D’autre part, si l’engagement de Théâtre en Scène au Gymnase ne se dément pas, les perspectives de développement et d’équipement du lieu à court et moyen termes semblent alors fort compromises. C’est pourquoi, lorsque Jean-Paul Noël, directeur du Bateau Feu, propose à Vincent Goethals de devenir artiste associé à la scène nationale de Dunkerque, il accepte. De son côté, David Conti restera à la direction du Gymnase en créant Drama Makina Produktions.

À partir d’octobre 1999, Théâtre en Scène mène donc, conjointement à ses créations, un travail d’action culturelle et artistique en direction de la population dunkerquoise. En janvier 2000, la compagnie accède au statut de compagnie conventionnée.

Le rapprochement entre Le Bateau Feu et Théâtre en Scène, a permis à Vincent Goethals de créer, au cours de sa résidence de trois ans (octobre 1999 à juin 2002) :

Histoires courtes mais vraies, ou presque… portraits vidéo/théâtre de 36 habitants de Dunkerque réalisés par 36 metteurs en scène, sur une idée de Grasset et Buisson, coproduction Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, 1999/2000.

Les mains d’Edwige au moment de la naissance de Wajdi Mouawad, trilogie canadienne III, en coproduction avec Le Théâtre de l’Ancre de Charleroi (Belgique), Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, L’Hippodrome, scène nationale de Douai, 2000.

La mélancolie du libraire de Pascale Tison, tentative de délocalisation, coproduction Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, 2001.

Il se voit par ailleurs confier la mise en scène de projets portés par d’autres structures :

Médée de Thessalonique opéra de Christophe Looten, création au Théâtre missionné d’Arras, direction musicale Philippe NAHON, production La Clé des Chants, 2001.

Bintou de Koffi Kwahule, création au Garage à Roubaix, production Compagnie de L’Oiseau Mouche, 2001 (comédiens professionnels handicapés mentaux)

Avec Théâtre en Scène, tout en travaillant à l’adaptation de Volpone de Ben Jonson, il voit aboutir un projet qu’il mène depuis trois ans autour d’une commande d’écriture, avec les communautés francophones du Canada :

Violette sur la terre, de Carole FRECHETTE, création au Canada au Théâtre du Nouvel Ontario, coproduction Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, Culture Commune, scène nationale de Loos en Gohelle, L’Hippodrome, scène nationale de Douai, Le Théâtre du Tandem de Rouyn Noranda (Canada), Le Théâtre du Nouvel Ontario à Sudbury (Canada) et Théâtre en Scène de Roubaix, 2002, avec plus de 60 représentations en tournée de janvier à octobre 2002.

Enfin, avril 2002 voit la création d’Un Volpone, résultat d’un travail de la compagnie sur le texte de Ben Jonson.

Un Volpone d’après Ben Jonson, dans une adaptation de Théâtre en Scène, création au Bateau Feu, coproduction Le Bateau Feu, scène nationale de Dunkerque, Le Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers, Théâtre de Beauvais, 2002, et en tournée sur la saison 2002/2003 et 2003/2004.

Vincent Goethals s’est toujours attaché à découvrir et à faire partager son intérêt pour le théâtre d’aujourd’hui, en particulier les théâtres francophones.

Exigeant quant à la qualité des textes et de la langue, son théâtre propose un engagement du regard du spectateur sur le monde dans lequel il vit, un engagement de l’acteur dans sa représentation physique et émotionnelle du personnage, un engagement des scénographies qui s’éloignent radicalement des traitements naturalistes.

Depuis 1998, il associe étroitement d’autres artistes (chorégraphes, musiciens, plasticiens) à la création de ses ouvrages.

Que ce soit à Roubaix ou à Dunkerque, la permanence d’un réel engagement de compagnie reste pour lui une donnée fondamentale.

En juin 2002, Vincent Goethals a obtenu le coup de cœur de l’ADAMI récompensant l’ensemble de son travail. Avec cette aide exceptionnelle, il crée en 2003 :

Cendres de cailloux de Daniel Danis du 11 au 16 juillet 2003 au Festival IN d’Avignon, salle Benoît XII (annulé pour circonstances historiques !) coproduction Compagnie de l’Oiseau Mouche, Nouveau Théâtre de Besançon centre dramatique national, Théâtre du Nord, centre dramatique national de Lille-Tourcoing et en tournée à l’automne 2003 au Garage à Roubaix, au Bateau Feu scène nationale de Dunkerque, au centre dramatique national de Besançon, au centre dramatique national de Saint-Étienne et à la scène nationale de Saint-Nazaire, à l’Hippodrome de Douai, à Lons le Saunier et au Carré Magique, Scène Conventionnée de Lannion.

L’exploitation du spectacle s’est poursuivie en 2004/2005 au Théâtre du Nord Centre Dramatique National de Lille, à l’Hexagone, Scène Nationale de Meylan, à la Scène Nationale d’Angoulême, à la Scène Nationale de Saint- Nazaire, à Saintes, au Théâtre de l’Ancre de Charleroi, au Public à Bruxelles et à Le Mans pour plus de soixante représentations.

En 2003/2004, il devient intervenant à l’Ecole Profesionnelle Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre du Nord (EPSAD) ; parallèlement, il se voit confier la réalisation du spectacle des élèves de deuxième année de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, pour lequel il choisit de présenter Unity 1918 de Kevin Kerr en juin 2004.

En 2004/2005, Vincent Goethals travaille sur des textes de Fabrice Melquiot : trois monologues présentés dans des lieux « non théâtraux » pour une jauge limitée :

La semeuse, C’est ainsi mon amour que j’appris ma blessure et Le laveur de visages.

En janvier 2005, il crée avec les mêmes acteurs, une pièce jeune public :

Catalina in fine de Fabrice Melquiot production Centre dramatique national de Sartrouville, coproduction Théâtre en Scène dans le cadre du festival Odyssée 78.

La tournée s’organise dans le département des Yvelines (Mantes la jolie, Sartrouville, Trappes…) et également à la comédie de Reims, au Théâtre le Grand Bleu à Lille, à l’Hippodrome de Douai, à la Comédie de Béthune, à la Comédie de Reims, au Théâtre de la Commune, CDN d’Aubervilliers. Le spectacle, en tournée jusque fin 2006, s’est s’arrêté à Paris au Théâtre du Rond-Point et au Théâtre de la Criée à Marseille.

Ce spectacle totalise, fin 2006, près de 200 représentations.

Parallèlement, au travail avec la compagnie Théâtre en Scène, il se voit confier la mise en scène de Tombouctou, 52 jours à dos de chameau de Ahmed Ghazali. Ce projet international réunissant des acteurs, marocains, français, canadiens, maliens a été présenté en mai 2005 au Maroc dans les Instituts Français de Casablanca, Fès et Mekhnès, puis repris à l’automne au Théâtre de Perpignan et en Espagne au festival international de Gironas et en 2006 au Mali et au Canada.

En septembre 2005, Vincent Goethals devient artiste associé au Théâtre du Nord à Lille. La première saison, il propose de mettre au service du Théâtre du Nord son plaisir et son savoir-faire dans le travail d’actions artistiques et culturelles de qualité. Il propose notamment en décentralisation dans la métropole les monologues de Fabrice Melquiot dans des lieux tels que médiathèques, lycées, centres sociaux etc…

Parallèlement, il met en place, la semaine de la dramaturgie contemporaine en proposant avec les élèves de troisième année de l’EPSAD (l’Ecole Professionnelle du Théâtre du Nord) trois « lectures spectacles » autour des auteurs Aziz Chouaki, Normand Chaurette et Laurent Gaudé. Pendant plus d’une semaine,ces petites formes irriguent la métropole et permettent à ces élèves-comédiens de se frotter pour la première fois à la diversité des publics.

En mai 2006, il crée la somptueuse fable de Laurent Gaude, Salina réunissant treize acteurs en coproduction avec le Théâtre du Nord, la Scène Nationale de Saint-Nazaire, la Scène Nationale d’Angoulême et la Scène Nationale d’Aubusson. Le spectacle a été repris en tournée à l’automne 2006.

En parallèle, et dans le cadre de sa deuxième année de résidence au Théâtre du Nord, Vincent Goethals crée, avec le collectif artistique « une petite forme » théâtrale mêlant des extraits des oeuvres de Stanislas Cotton, Michel Vinaver et Max Frisch ; celle-ci sillonne les villes de l’agglomération lilloise durant toute la saison 2006/2007.

En mars 2007, il a créé « Bureau national des allogènes » de Stanislas COTTON, jeune auteur belge. au Théâtre du Nord de Lille du 21 mars au 12 avril 2007

Une lecture de la pièce a été réalisée à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignons le 16 juillet 2006.

Parallèlement Vincent Goethals entame une collaboration avec la Scène Nationale l’Artchipel de Guadeloupe qui donnera lieu à la création de Amour de José Pliya, adaptation théâtrale de la première partie du roman censuré de l’auteur haïtienne Marie Vieux Chauvet « Amour, Colère et Folie ».

Le spectacle créé les 27 et 28 septembre 2007 à la Scène Nationale d’Evry, est parti en tournée à l’Artchipel, Scène Nationale de Guadeloupe, à la Scène Nationale de Martinique, avant un retour en métropole en mars, avril, mai 2008 à Paris au Tarmac de la Villette, au Gallia Théâtre de Saintes, à la Scène Nationale de la Roche sur Yon, à la Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc et au TNT, Centre Dramatique National de Toulouse.

En 2008, Vincent Goethals devient artiste associé au Fanal, la Scène Nationale de Saint Nazaire.

Souhaitant continuer à explorer l’écriture de Stanislas Cotton, auteur et poète engagé, il propose une présence de l’auteur et du metteur en scène, tout au long de la saison, avec la création d’un triptyque composé de :

Bureau National des Allogènes (octobre 2007)

Si j’avais su j’aurais fait des chiens (mars 2008)

Le Ventre de la Baleine (mai 2008)

Des ateliers de mise en scène, de jeu théâtral et d’écriture sont organisés tout au long de la saison avec un public diversifié d’amateurs, de lycéens et d’enseignants

Une collaboration avec la ville de Guérande et son Prix d’écriture théâtrale, dont Stanislas Cotton est le président pour cette cession 2008, clôturera cette année fructueuse.

Ces trois pièces Cotton/Goethals ont été présentées au Festival d’Avignon 2008, dans le cadre de la Région Nord Pas de Calais en Avignon, à Présence Pasteur.

Enfin, Vincent Goethals a créé, cette saison, deux projets franco-belges :

Le cocu magnifique de Fernand Crommelynck, en septembre 2009 au théâtre le Rideau de Bruxelles, puis en tournée à Tours, Quimper, Dunkerque, Colombes et Louvain la Neuve.

Aux hommes de bonne volonté de Jean François Caron, en mars 2010 au Théâtre de Namur, et repris tout le mois de février 2011, au théâtre Le Public de Bruxelles.

Sa création de la comédie grinçante Une laborieuse entreprise de Hanokh Levin a vu le jour au prestigieux Théâtre de Vidy/Lausanne en Suisse du 14 septembre au 3 octobre 2010.

En septembre 2011 il prend la direction du Théâtre du Peuple de Bussang.

2011

Tombeau pour Palerme d’après une nouvelle de Laurent Gaude, pièce courte créée dans le cadre des premières Hivernales

2012

Grammercy Park Hôtel d’après une nouvelle de Laurent Gaude, pièce courte itinérante pour lieux non théâtraux diffusée dans la région Grand Est 

Caillasses de Laurent Gaude, auteur associé au Théâtre du Peuple

Le Roi Bohème de Stanislas Cotton, pièce courte créée dans le cadre des Hivernales

2013

Clod et son Auguste de Stanislas Cotton, pièce courte itinérante pour lieux non théâtraux diffusée dans la région Grand Est

Et si nos pas nous portent… cabaret singulier de Stanislas Cotton, auteur associé au Théâtre du Peuple

2014

D’Alaska de Sébastien Harrisson, pièce courte itinérante pour lieux non théâtraux diffusée dans la région Grand Est

Small Talk de Carole Frechette, auteure associée au Théâtre du Peuple

2015

Un d’eux nommé Jean, d’après les lettres de Jean et Maurice Pottecher, pièce courte itinérante pour lieux non théâtraux diffusée dans la région Grand Est créée aux Hivernales, dans le cadre des 120 ans du Théâtre du Peuple

L’Opéra de Quat’ Sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill

2016

William’s Slam de Marie Claire Utz, pièce courte itinérante pour lieux non théâtraux diffusée dans la région Grand Est

Lady First de Sedef Ecer, auteure associée au Théâtre du Peuple

2017

La dame de chez Maxim… ou presque, de Georges Feydeau et Jacques Offenbach

En dessous de vos corps, je trouverai ce qui est immense et qui ne  s’arrête pas, de Steve Gagnon, auteur associé au Théâtre du Peuple